jeudi 27 novembre 2008

Espion botanique en pleine Chine

« C’est déguisé en marchand chinois, et accompagné par deux complices indigènes, que Robert Fortune débarque à Shanghai. Il commence son périple par les régions des thés verts. Depuis sa chaise à porteurs, il scrute l’activité des fermes de thé, étudie les sols et consigne dans son journal toutes ses observations, notamment sur les techniques de cueillette et de transformation des feuilles. Lors d’une halte au temple bouddhique de Kooshan, des moines lui offrent le meilleur thé qu’il eût jamais bu, préparé avec de l’eau de source. Pour l’Anglais c’est une révélation : de la qualité de l’eau dépend la qualité de l’infusion ! Après un bref retour à Shanghai, il entreprend la seconde partie de son voyage : les régions des thés noirs. Sous l’apparence d’un mandarin de Mongolie, et accompagné d’un ami chinois, il visite les manufactures. » (extrait de « L’ABCdaire du thé »)


J’ai envie de lire ses carnets de bord, de suivre ce voleur industriel… je mettrais de côté mes idées sur le colonialisme pour ne voir là qu’une curiosité sur des trésors botaniques et spirituels… Un périple au cœur de la Chine en suivant les régions de thés, de l'intérieur... un voyage au coeur des plantations…


Le journal d'un cambrioleur de secrets botaniques, en deux parties : "La route du thé et des fleurs" de Robert FORTUNE sur la piste des thés verts et des premières découvertes de l'intérieur...


"Le vagabond des fleurs" de Robert FORTUNE pour les derniers secrets sur les thés noirs, l'opium et les fleurs...



Pour en savoir plus sur ce botaniste anglais, c’est ici

mardi 25 novembre 2008

Princesse au petit épeautre

Je voudrais un oreiller…

*source Tim WALKER

Mais oui, pourquoi pas… certaines se sentent princesse et retrouvent un petit pois clandestin sous leurs matelas avec gène, non non pas seulement la damoiselle de Hans Christian HANDERSEN, suivez donc sa Marraine la Fée…. Et bien moi j’aime les céréales sous ma tête. Et puis question hauteur… je n’ai déjà pas besoin de plus de matelas et le pois comme repose-nuque est tout de même fait pour les esthètes.... bon, bon certains matelas sont mieux que d'autres, mais bon!

Alors pas de repose-nuque trop rigide mais bien une solution pour aérer ma tête, ne pas transpirer, laisser le plus possible libres mes narines pour prendre le bon air frais (n’exagérons-rien, 19°C environ)…

*source Cecile WALTON

Parce que j’aime ce bruit caractéristique des écorces de céréales frottant l’une contre l’autre et que la forme malléable et souple de ces oreillers me convient énormément.

*source

Un oreiller en balles d’épeautre (et pas de sarrasin ni millet, trop petits) et 2 recharges de 4 kg pour mes deux vieux oreillers aux poussières de céréales (après 3 ans de bon et loyal service) de la marque Mille oreillers par exemple (choix de housses, d’oreillers et de recharges)

Oui oui de cette petite céréale si antique, le petit épeautre (et non le grand)… et je vous assure que je n’ouvrirais pas la recharge pour le faire cuire. Mais non pas folle la guêpe, il ne reste plus que l’enveloppe dans ces oreillers, pas de graines donc soi-disant pas de petits voisins minuscules mais si agaçants. Bon, bon, ne prenons pas tout au pied de la lettre, mes amis les acariens seront peut-être moins nombreux… et encore, il faudrait que je secoue plus mon oreiller, que je l’aère sans sa housse très souvent… et que je le mette au soleil pour un petit bain de santé (virus et humidité en fuite).
Alors à quand un nouvel oreiller à tasser un peu (ils sont bien volumineux au début) ?

Et puis au début cela sent bon les céréales presque torréfiées, mais moi l’épeautre, je ne l’aime que germé dans mon pain essène… et vous comment l’aimez vous ?

ERRATUM: en fait, dans mes oreillers, il s'agit de balles de sarrasin...

Edit du 26/11/08: ma maman m'en a mis deux de côté... souhait exaucé!

samedi 22 novembre 2008

Ganachée et épicée

Je ne suis pas si fève de cacao que cela, mais certains chocolatiers me laissent sans voix devant leurs découvertes ganachées, racinées, écorcées ou encore épicées.

Je ne peux pas passer devant cette vitrine magnifique, avec toujours une sculpture de chocolat quelque soit la saison, sans y entrer et choisir un assortiment de tous les chocolats noirs dans un petit sachet et mis dans un autre cartonné et d’un vert reconnaissable.



Je fonds pour les ganaches de Patrick ROGER : menthe poivrée et citronnelle, avoine, baie de Séchuan, citron vert, basilic, thym, jasmin, nature au chocolat d’Afrique, d’Indonésie, d’Amérique du Sud ou des Caraïbes… pour ne parler que ceux des boites d’assortiments… Les « personnages » en pâte d’amande sont goûtés au petit-déjeuner.
Je refonds pour les racine de gingembre, écorce d’orange… et pour ces demi-sphères de couleurs que nous ne pouvons pas prendre à l’unité… coque solide sur un cœur fondant de caramel… avec en ce moment une nouveauté… du yuzu que j’aime en thé (yuja cha) mais aussi dans toutes ses autres déclinaisons…

« La nouvelle couleur de la gamme des ½ sphères accueille Sauvage, pour une invitation au voyage à travers le Japon vers une cuisine exemptée de frontières. Le goût de cet agrume qui ressemble à celui du pamplemousse émoustille vos papilles. Impossible d'oublier l'impact de ses notes poivrées et rafraîchissantes, câlines et piquantes. Fruit pas tout à fait rond, entre citron et mandarine, le yuzu se rebiffe, sa rondeur se boursoufle, son écorce se piquette… Associé à la verveine et au chocolat, le yuzu tire toutes ses richesses de ces ingrédients vers une découverte de nouvelles saveurs… »

Alors un sachet d’assortiment de chocolats noirs ganachés… à ramener d’une des boutiques sur Paris, de celle, la première, de Sceaux… ou encore par internet…


Ou le livre de Patrick ROGER, « Fort en chocolat », pour suivre l’aventure de ce jeune homme que la passion du chocolat a rattrapé et découvrir quelques recettes… je dois l’avouer, je suis plus intéressée par le parcours et l’historique du chocolat que par les recettes de douceurs…



Ou un bijou de La Fille du Consul en l’honneur de ces petites bouchées divines.


jeudi 20 novembre 2008

Des fils et tissus en voyage

De l’artisanat, de l’ethnologie, des couleurs et des ailleurs… tout pour me plaire dans cette boutique du Marais parisien dont je parlais déjà ...

Des textures chatoyantes, des différences de tissus, de façonnages, des inspirations ethniques réelles… un voyage immobile A La Bonne Renommée... D’autres ont osé prendre des photos de l'intérieur du magasin, quel plaisir !

Alors oui pour les capes et surtout pour un "sac clotaire "et sa "ceinture monbijou" assortie, accessoires fabuleux, que j’aimerais sur une robe noire qui deviendrait alors celle d’une princesse, sorcière, nomade et élégante.

*détail d'un "sac clotaire" A La Bonne Renommée

C’est ici, en regardant bien, que vous en retrouverez la coupe et une idée des textures et des motifs par tissus rapprochés.
J’aimerais aussi ce voyage de couleurs, de regards, de couleurs de peaux, de silhouettes, de tissus, de motifs, de pays, directement chez moi… parce que le voyage demande un courage et une inspiration (respiration).
Alors un carnet de voyage, fait de photos, de dessins, de tissus et de fils, d’une des stylistes de La Bonne Renommée...


« Textiles et vêtements du monde : carnet de voyage d’une styliste » de Catherine LEGRAND (ici quelques pages dévoilées, aussi)...


Ou « Carnet d’inspirations textiles » de Catherine LEGRAND

La cuisine comme la médecine

« De l'avis général, le professeur Derenne a toujours su bien s'entourer. "Je ne supporte pas les cons", confirme le "patron".
Indispensable, quand on cultive des jardins secrets et qu'on a besoin de temps. Le professeur de 63 ans soigne en effet ses passions, comme la cuisine et le jardinage. Le week-end, en Seine-et-Marne, il cultive son potager, où poussent "des carottes, des panais/Des chervis, des céleris et des navets/Des rutabagas et des héliantis/Des topinambours avec du persil", si on en croit Toc toc es-tu là ?, l'album de comptines édité chez Rym musique et dont le parolier se nomme... Jean-Philippe Derenne.
De temps à autre, les habitués du restaurant parisien L'Arpège aperçoivent l'homme à l'éternel pull en V apporter aux cuisines, dans un petit sac plastique, des herbes cueillies le long de la voie ferrée. "Il est mon fournisseur officiel de mélilot" — une légumineuse aux vertus veinotoniques —, confirme Alain Passard, chef de ce trois étoiles au Michelin. "On fait les essais dans son jardin de curé, et je transpose à L'Arpège."
Le professeur aime aussi écrire. Dans le Robert en trois volumes, il raconte "C" comme cuisine, "H" comme hoquet. Le "R" de respiration sert de prétexte à Jean-Philippe Derenne pour embrasser une jolie histoire de la médecine. Sur les rayons des librairies, on trouve aussi, désormais, à "D" comme Derenne, un début de bibliographie. Ses deux premiers livres, L'Amateur de cuisine et La Cuisine vagabonde racontent la salade de pissenlits à la peau de canard, les beignets de foies de raie, l'échine de porc au foin ou les pets-de-nonne, mais aussi des têtes de poules. "Beaucoup d'oiseaux. J'aime beaucoup les oiseaux."
Ces livres-là lui ont valu un unanime succès d'estime — et un petit mot admiratif de Paul Bocuse, qu'il montre fièrement à ses visiteurs. »
(extrait d’un article de presse d’Ariane CHEMIN)

Suivre un médecin pneumologue, amateur de cuisine, pour le plaisir du partage :


Un livre non de cuisine, mais pour faire de la cuisine… « L’amateur de cuisine » de Jean-Philippe DERENNE « L'Amateur de cuisine est une invitation au partage. Car cuisiner, c'est d'abord une déclaration d'amitié et d'amour. C'est aussi inventer de nouvelles alliances, redécouvrir des goûts oubliés, métisser les plaisirs, relier la mémoire et l'imagination. Chacun cuisine avec bon savoir et ses humeurs, à partir d'un espace, de produits et d'un temps parfois compté. D'un projet aussi - séduire, amuser, se souvenir, oublier... Ce livre n'omet aucun de ces aspects et comporte une base de données élémentaires concernant les instruments, les aliments, les techniques. Il contient plusieurs centaines de recettes classiques ou originales. Et s'il ne s'interdit pas la réflexion, son propos est avant tout de simplifier le travail du cuisinier amateur. Un périple à la fois poétique et pratique dans le monde des couleurs, des odeurs, et des saveurs. » (quatrième de couverture)


et un autre pour chercher les trésors gratuits partout où ils se trouvent, « La cuisine vagabonde » de Jean-Philippe DERENNE « Rechercher ces petits trésors le long des chemins, c'est aussi apprendre à regarder, à ne pas se contenter de la morne reproduction quotidienne des itinéraires obligés. C'est, sur le quai de la gare de banlieue, saluer le coquelicot. C'est, cachés sous les plaques de fonte qui entourent les arbres des rues, reconnaître le grand plantain et le mouron des oiseaux. C'est, au coeur même des bâtiments les plus modernes, y apercevoir l'ortie et la cardamine. Le chercheur de trésors gratuits traque le clin d'œil et les minifestins que le hasard lui présente. Il sait mente un nom sur les animaux et sur les plantes. Il est critique, car il aime. Il sait mieux que les autres - puisqu'il sait regarder - que les excréments peuvent polluer des nourritures apparemment saines ; il n'en a dont pas peur, il sait comment les éviter et les éliminer. Il croit au beau. Il croit au bon. Il avance sur les chemins de la vie avec, au cœur, l'espoir de la rencontre. " Toute rencontre est une grâce " disait Marcel Reggui qui fut, plus que tout autre, à l'affût de ce que les hommes portent au cœur d'espérance et de beauté. » (quatrième de couverture)

Parfum sûr, unique et mystérieux

Je reste une inconditionnelle de ce parfum.
« Il y a au départ cette fraîcheur troublante des confidences de mûres. Et puis, de son cœur fruité, se dégage une douceur musquée, enveloppante et tenace où la mûre persiste. Comme une invitation sensuelle, un vertige indéfinissable. Mûre et Musc est audacieuse ! Son sillage est inoubliable. Depuis sa création, en 1978, son originalité ne cesse de séduire les femmes. »
« Famille : hespéridé fruité musqué Accord : agrumes, mûre, notes musquées »
…du citron, de l’orange, du basilic, des mûres, des fruits rouges et des muscs… encore et encore « Mûre et Musc » de L’Artisan Parfumeur En bouteille simple ou flacon de luxe
…un jour peut-être je demanderais à L'Artisan Parfumeur un "parfum à soi", sur mesure, le rêve d’une parfum d’exception très à la mode :
« cinq étapes et trois mois d’attente sont nécessaires pour porter une fragrance unique... On commence par exprimer ses désirs au cours d’un entretien avec Pamela Roberts (directrice de la création des parfums) qui transmettra ensuite les vœux que vous aurez exprimés au nez, chargé de la réalisation.
Seconde étape : la rencontre avec le parfumeur pour découvrir les premiers essais... à vous de choisir la composition qui va servir de référence pour la suite du travail ! Vous repartirez ensuite avec l’essai de votre choix pour le « tester » pendant une semaine.
Dernières modifications : le parfumeur distille les dernières petites retouches pendant que vous lui faites part du nom que vous avez choisi pour votre fragrance sur-mesure. Ultime phase, la présentation de la version finale ! » (extrait d’ici )


... en attendant je me ferais bien un Atelier olfactif pour découvrir et savoir reconnaître les matières premières, les notes de tête, de cœur et de fond.
Rajout: Lyjazz m'a alertée sur les produits nocifs entrant dans la composition de ce produit que j'aime... n'hésitez pas à lire les commentaires sous ce billet...

mercredi 19 novembre 2008

De l'huile de coude

Préparer sa vie à l’huile de coude, prendre les ingrédients bruts, les façonner pour une meilleure utilisation…malaxés, cuits, triturés, écrasés, pilés, martelés…un à un, ou dans un ensemble choisi, savant, étudié.

Prendre dans la nature, suivre le cours du temps, travailler pour la modifier et se l’approprier.
Se servir d’ustensiles vitaux, des mortiers et des pilons.

En Afrique, un mortier géant et son pilon, prêts à écraser les céréales, les racines comestibles et les feuilles de manioc… et aussi une respiration, inspiration : un dooplé, corps légèrement penché en avant, poings fermés, va-et-vient du pilon fait de musique, de rythme, de cadence et de percussions… et voilà le premier des dix mouvements de base de la danse africaine.


Au Mexique, piler une poignée de riz cru dans un molcajete, une fois, deux fois... six fois, avant de préparer les piments ou de cuire les préparations à même cette pierre de lave.
A La Réunion, malaxer le gingembre, le sel, le piment et le tamarin dans un kalou pour préparer la sauce.

Au Japon, marteler le millet et le riz avec un usu et son kine. Travailler pendant la fête de la nouvelle année, le mochi-tuski, préparer en communauté le mochi.









Et enfin, essayer la trituration en pharmacopée d’ici et d’ailleurs: travailler une poudre au mortier et au pilon pour la pulvériser (la rendre plus fine)…. S’instruire et ne pas perdre les repères de la terre et du cycle de vie.

Et pour commencer, se procurer un suribachi et un surikogi.

*source suribachi et surikogi

Utiliser ce mortier japonais plus modeste et son pilon pour piler les aliments comme le tofu, le sésame, les noix… comme une japonaise et son goma à toutes les sauces reprendre le repas comme un investissement, un choix de roi, un acte de santé, mettre en pratique la satiété même dans l’acte de faire, un hara hachi en même temps qu'un kuten gwa. Et retrouver le zen grâce au jardin karesansui imaginaire de fond de suribachi, ratissage de la terre…

*source du jardin zen ratissé au fond d'un suribachi

*source karesansui

Attention: Un suribachi est arrivé durant juillet 2009.

lundi 17 novembre 2008

Faire le tour du monde... le tour de moi

Je serais bien partie de par le monde, sentiers après sentiers, en marchant d’un pas léger… ou d’un pas lourd. J’aurais multiplié les heures, ne pouvant pas laisser le soleil se lever et partir sans moi. Mais il faut du cran. Ma volonté a été utilisée ailleurs jusqu’à maintenant.

J’aurais profité des kilomètres parcourus pour découvrir les paysages et faire les rencontres, au plus près, loin de tout exotisme mais bien en pèlerin croyant uniquement en l’homme. J’aurais compris mon corps et son besoin d’être dirigé vers l’action, le mouvement autant que la pensée.

Je ne suis pas encore celle-là, en attendant je fais le tour de moi. A ma tendance mikka-bozu, je blogue sur Je Suis Comme Je Suis, à ma tendance consumériste, j’ouvre ici mes fenêtres sur des souhaits matériels ou non. Je suis persuadée que déjà explicités, mes désirs sont en grande partie satisfaits… pour la part restante, la consommation réelle peut éventuellement faire le reste…

Si j’avais été la nomade, j’aurais aimé des chaussures, un bâton de pèlerin, du thé et un livre changé à chaque escale… étant plus sédentaire, je me complais à souhaiter des couleurs, des saveurs, des vapeurs, des réflexions, des transhumances… les voici au fil du temps.

« Pastourelle » de William Bouguereau